Matéria importante do LEMONDE.FR (postada em 20.10.11 | 19h17) porque traz a visão da direita moderna francesa sobre o que ela considera ser o futuro da Líbia. Importante porque mesmo para tal segmento, o quadro previsível é de instabilidade total, em função inclusive da falta de unidade daquilo que se convencionou chamar Conselho Nacional de Transição. O que a matéria deixa evidente é o fato de o regime só ter sido eliminado pela ação direta da OTAN, com seus bombardeios. Por não poder intervir em terra - a não ser com "assessores" e espiões - seu comando já estava inquieto com a demora da conclusão dos combates nos principais centros urbanos sob influência das correntes de apoio a Kadafi. A própria eliminação de Kadafi só teria sido possível pelo bombardeio do comboio em que estava - versão que o Le Monde assume -, o que a matéria denuncia como ação abusiva em relação ao mandato que a OTAN tinha na chamada "proteção de populações civis", único argumento para a sua intervenção direta.
A matéria - entrevista com o chefe da seção internacional do jornal - deixa claro também que França e Inglaterra serão os grandes beneficiados com a divisão do "mercado"líbio, e já anuncia a possibilidade de extensão da intervenção, agora contra o governo da Siria, São os novos caminhos da ação expansionista do capitalismo, incapaz de resolver suas crises em seus próprios territórios
Segue a entrevista com Gilles Paris
Gilles Paris, chef du service international du Monde, a répondu à vos questions concernant l'avenir de la Libye après la mort de Mouammar Kadhafi lors de notre direct, jeudi.
Rice : Quel est le scénario à court terme le plus probable pour la Libye de l'après Kadhafi ?Relique : Comment avait commencé la transition dans les parties de la Libye contrôlées par le CNT ? Que peut-on espérer à court et moyen terme pour la Libye dans son ensemble ?
Gilles Paris : Dès le début de la guerre civile en Libye, un scénario de partition du pays a été avancé, qui voyait la région de Tripoli (la Tripolitaine), bastion du kadhafisme, se détacher de la Cyrénaïque, province de l'Est, dont la capitale, Benghazi, avait été la première libérée par la rébellion.
Au cours des derniers mois, la résistance de Misrata a mis en évidence l'importance de cette ville et de ses notables. Nous avons donc au moins trois pôles régionaux dont les relations restent à définir mais qui peuvent aller dans le pire des cas jusqu'à une confrontation. On peut cependant espérer que la victoire totale des rebelles et que les moyens gigantesques dont dispose le pays (le pétrole) facilitent les relations entre ces forces centrifuges.
Jerome : La mort de Kadhafi signifie-t-elle l'arrêt de l'intervention militaire internationale dès aujourd'hui ?
Gilles Paris : La mission de l'OTAN était théoriquement la protection des civils. La fin des combats sur quasiment la totalité du territoire en marque la fin. Cette fin était attendue avec impatience par l'OTAN, qui trouvait que la bataille de Syrte traînant trop en longueur, d'autant que la bataille de rue à laquelle elle donnait lieu limitait considérablement ses moyens d'intervention – l'OTAN n'avait pas de troupe au sol et procédait uniquement à des bombardements.
Idyblis : Quels sont les personnages les plus en vue pour prendre la tête de la Libye ?
Gilles Paris : C'est la grande inconnue. Les personnalités les plus en vue du CNT ne devraient pas jouer à l'avenir les premiers rôles. C'est évident avec Mahmoud Jibril, voire avec Moustapha Abdeljalil. Mais on ne voit pas encore les chefs qui ont émergé à la faveur des combats.
Vincent B. : Si il était confirmé que Kadhafi était dans le convoi bombardé par l'OTAN, pensez-vous que cela entraînera des critiques au sein de la communauté internationale ?
Gilles Paris : Nos sources à l'OTAN confirment le bombardement du convoi, ce qui est une interprétation très extensive de la résolution de l'ONU qui encadre l'action de la coalition. Mais des critiques peuvent également être adressées aux rebelles libyens à propos de la justice expéditive réservée à l'ancien Guide, qui aurait dû être déféré à la Cour pénale internationale pour y être jugé.
S'il s'avérait que Mouammar Kadhafi a été exécuté sommairement à Syrte, cela soulignerait la faiblesse du CNT et son incapacité à transmettre ses ordres sur le terrain.
Lepep : Peut-on être optimiste quant à l'avènement d'un véritable régime démocratique et laïque en Libye ? Doit-on craindre l’émergence d'un islamisme radical ?
Gilles Paris : Comme dans toute la région, la fin d'un régime autoritaire en Libye permet le retour d'un courant politique, l'islamisme, qui était particulièrement réprimé. Le contexte de guerre civile a permis à des miliciens islamistes de réapparaître. La Libye a compté par le passé une rébellion islamiste armée, proche du djiihadisme.
Personne n'est cependant en mesure de dresser une carte précise de la galaxie islamiste entre Frères musulmans, prêts à travailler avec des forces politiques qui ne réfèrent pas exclusivement à l'islam, salafistes, plus radicaux, et peut-être des survivances des groupes armés écrasés par Mouammar Kadhafi dans le Djebel Vert, à l'est de Benghazi, dans les années 1990.
Samcouk : Quels sont les pays qui vont le plus profiter de la chute de Kadhafi ?
Gilles Paris : Les pays occidentaux les plus actifs (France et Grande-Bretagne) peuvent espérer obtenir, dans une nouvelle Libye, d'importantes parts de marché. C'est en effet un pays sous-équipé en dépit de ses ressources et que la guerre civile, dans le cas de Syrte tout particulièrement, a touché.
En revanche, à moins de l'émergence rapide d'un pouvoir incontestable à Tripoli, l'instabilité dans le pays aura des conséquences délétères pour une partie de ses voisins, principalement au sud (Mali, Niger, Tchad). Les trafics d'armes et le reflux de mercenaires peuvent en effet affecter les régimes politiquement et militairement faibles.
Freedom : La pression médiatique va-t-elle s'accentuer sur la Syrie de Bachar Al-Assad maintenant que Kadhafi est mort ?
Gilles Paris : Le régime syrien est assez peu sensible à la pression médiatique. Pour ce qui est de la pression politique, il bénéficie des protections russe et chinoise. Cependant, la chute de Mouammar Kadhafi est une mauvaise nouvelle pour le régime de Bachar Al-Assad en ce qu'elle montre que la réponse militaire peut être inefficace dans le contexte des Printemps arabes.
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